Histoire de la scie mobile

Par Lara May, épouse de l’inventeur Jim May

En 1962, alors que Jim et moi revenions à la maison après un voyage de camping, nous nous sommes arrêtés pour observer quelques bûcherons et discuter avec eux. Nous avons appris qu’ils devaient tirer d’énormes billes partiellement pourries (des billes de rejet) à leurs frais et qu’une fois rendus au moulin, ils ne recevaient rien pour ces billes. Il ne faut pas oublier que cette période était difficile sur le plan économique et que même pendant les périodes de prospérité, être bûcheron ne permettait pas de devenir riche.

C’est de cette rencontre qu’est née l’idée d’une scierie portative, une scierie assez légère pour être transportée dans les bois et fabriquer le sciage sur place sans devoir traîner les parties pourries de la bille. Ainsi, un camion pouvant débarder 4 000 pi-planche de bille (réduits et dont seule une partie pourra être vendue) était donc en mesure de débarder 11 000 pi-planche de sciage, ce qui permettait d’obtenir une charge utile payante car tout le bois livré avait de la valeur.

Pendant les années qui ont suivi, nous avons effectué de nombreuses expériences et avons fabriqué plusieurs prototypes de guide de scie à chaîne, de lames de scie circulaire, de moteurs Onan, de moteurs Briggs et Stratton et avons même tenté de faire fonctionner deux moteurs en même temps. Tous ces prototypes nous ont permis de créer le modèle actuel, c’est-à-dire un moteur VW et trois lames de scie circulaire.

Nous nous sommes trompés, nous nous sommes découragés et nous avons pris plusieurs mauvaises décisions quant à la façon de fabriquer et mettre en marché la scie mobile. Nous avions même autorisé une autre entreprise à fabriquer la scie sous licence mais, en gros, ces deux années ont été très éprouvantes.

C’est finalement en janvier 1966 que nous avons décidé de mettre en pratique un vieux proverbe bien connu… « On n’est jamais si bien servi que par soi-même ». Après avoir pris cette décision, nous avons loué un vieux bâtiment, acheté, demandé et emprunté de l’équipement avant de commencer à fabriquer la scierie. Il va sans dire que nous avons travaillé de longues heures et économisé le plus possible, jusqu’à enfin pouvoir présenter à tous le potentiel de notre scierie, une scierie qui, dès le début, a été utilisée dans de nombreux pays et s’est révélé une invention brillante.